Quel sens donner à la mort?

Que faire face à un mot aussi lourd, qui est l’essence même de tout votre être, mais qui n’engage aucune prise d’action ? C’est très simple : en le troquant contre quelque chose de plus fort… 

Quel sens donner à la mort?

Il n’y a pas si longtemps, une annonce funéraire est tombée dans la boîte aux lettres : une tante, la dernière sœur de mon père.

Quiconque ne la connaissait pas, n’en apprendra pas davantage sur elle. Si ce n’est quel âge elle avait, où elle habitait, combien de membres composaient sa famille. C’est à peu près tout.

Vous n’auriez donc jamais appris que, dans son salon de coiffure, ma tante s’évertuait à rendre encore plus beau la moitié du village. Que dans sa tendre enfance, elle a choyé mon père comme une vraie grande sœur ! Ou plus tard, elle a donné naissance à un fils, mon cousin, qui m’a initié à écouter passionnément David Bowie, devenue mon idole depuis lors.

Et c’est ainsi que tout un chacun poursuit sa vie. Peu importe ce en quoi nous croyons, ou à quelles valeurs nous sommes attachés : la mort s’oublie vite. Nos discussions ne portent pas plus loin que le café où nous sommes attablés après l’enterrement.  

Pas besoin d’aller chercher plus loin les raisons : notre mortalité est comme une ombre qui plane au-dessus de nous, mais nous détournons le regard. Nous parlons de la pluie et du beau temps, du dernier épisode des “des feux de l’amour”, du tweet d’un président… mais nous ne nous attardons pas sur la mort ou des personnes décédées. Nous avons pour cela un jour spécial, le jour des Saints. Et là nous ouvrons la boîte, nous regardons même la mort dans les yeux – et nous la refermons tout aussi sec.

Si vous êtes toujours en train de me lire, il y a de fortes chances que nous travaillons dans la même branche. Un travail dans lequel chaque geste posé fait référence à la mort : la récolte de fonds par le legs. Quelle approche tentez-vous lorsque la mort semble être la destination finale ?
C’est simple : évoquez la vie !  

Touchez votre donateur avec ce qui lui tient le plus à cœur. Vos brochures, vos dépliants, vos mailings... refléteront ce à quoi le donateur ou la donatrice accorde le plus d’importance. Cela peut être un meilleur environnement, des formations pour des enfants défavorisés, un refuge sûr pour des chiens abandonnés, un moyen de combattre le cancer…

C’est pareil lorsqu’il est question du testament – le document qui finalement est au centre de tout. Ne présentez jamais le testament mélancoliquement en tant que dernière volonté. Au contraire, parlez-en comme une chance de montrer à quel point nous voulons marquer la postérité. Il est notre biographie, le résumé de notre vie. Pourquoi un testament ne devrait-il pas faire irradier la joie ? Le mien, par exemple, explique que j’ai vécu pleinement. Que mes proches comptent le plus à mes yeux et qu’ils sont en accord sur le fait que je m’investisse pour une bonne cause.

Quiconque travaille dans la récolte de fonds via le legs ne prononce presque jamais le mot mort. Non par tabou, mais parce que la récolte de fonds via le legs est tout simplement autre chose.  

Il n’y a qu’un moyen de le savoir : écrire votre propre testament. Sur une page A4 tout simplement. Peu importe que vous ayez trente, soixante ou quatre-vingts ans ou que vous ayez une situation confortable ou des fins de mois plus difficiles.

Parions que le mot ‘mort’ ne s’y retrouvera pas ? Votre testament raconte en effet surtout et avant toutes les valeurs auxquelles vous attachez de l’importance, et comment vous voulez qu’elles se perpétuent. Et si le résultat ne vous satisfait pas, vous ne devez pas céder à la panique. Car vous avez encore toute une vie pour le rendre un peu meilleur.

Auteur: Luk Luk
22.01.2019
Copywriter